Le rôle des émonctoires pendant un traitement contre le cancer : soutenir le corps pour mieux guérir
Pendant un traitement contre le cancer, l’organisme est soumis à un stress intense. Les traitements comme la chimiothérapie, la radiothérapie ou l’immunothérapie peuvent affaiblir certains systèmes du corps tout en générant des déchets toxiques supplémentaires que celui-ci doit éliminer. Il devient donc essentiel de soutenir les émonctoires – ces organes responsables de l’élimination des déchets – pour aider le corps à rester en équilibre et à mieux supporter le traitement.
Qu'est-ce que les émonctoires ?
Les émonctoires sont des organes-clés chargés d’éliminer les toxines et les déchets produits par le métabolisme. En naturopathie, ils sont décrits comme les “portes de sortie” de l’organisme. Leur bon fonctionnement et leur vitalité permet de maintenir l’homéostasie, c’est-à-dire l’équilibre interne indispensable à la santé.
Chez les patients atteints de cancer, les émonctoires jouent un rôle encore plus important, car ils doivent gérer à la fois les toxines produites par les cellules cancéreuses et celles générées par les traitements en plus des activités cellulaires basales, c’est-à-dire quotidiennes.
Les principaux émonctoires
Les intestins
Le foie
Les reins
Les poumons
La peau
Ces organes sont responsables de l’élimination de deux types de déchets : les déchets mucosiques (ou “colles”) et les déchets acides (ou “cristaux”). Un soutien optimal de ces émonctoires permet au corps d’éliminer les toxines plus efficacement, de réduire les effets secondaires des traitements, et de mieux se régénérer.
Les intestins : la clé de l’immunité et de l’absorption des nutriments
Les intestins sont essentiels non seulement pour l’élimination des déchets mais aussi pour l’immunité et l’absorption des nutriments. Pendant un traitement contre le cancer, les fonctions intestinales peuvent être perturbées, ce qui peut provoquer des troubles digestifs, comme la constipation ou la diarrhée, des ballonnement et des crampes abdominales parfois aggravés par les médicaments. La flore intestinale est également fortement touchée et la barrière intestinale protectrice n’est plus aussi efficace. Certaines substance pro-inflammatoire peuvent alors passer dans le corps et l’encrasser.
Soutenir les intestins:
L’hydratation, l’apport en fibres et des plantes riches en mucilages comme le psyllium, la mauve ou le fenouil peuvent aider à réguler le transit. Il est aussi recommandé de pratiquer des auto-massages doux du ventre pour stimuler le travail des intestins, tout en adaptant l’alimentation pour éviter les produits ultra-transformés qui perturbent la digestion. Pour favoriser la digestion, lors des traitements de chimiothérapie, il est vivement conseillé de consommer des petites portions, réchauffantes et nourrissante 4 à 6x / jour. Cette pratique soulagera le travail digestif et favorisera l’absorption des nutriments.
Le foie : un organe sous pression
Le foie est l’un des organes les plus sollicités lors d’un traitement contre le cancer. Il est responsable de la métabolisation des médicaments, de la détoxification des toxines et du filtrage des substances nocives. Cependant, les traitements peuvent parfois surcharger le foie, entraînant une diminution de son efficacité.
Soutenir le foie :
Évitez les aliments difficiles à digérer ou qui produisent des colles, comme les excès de sucres; les farines rafinées tels que pains blancs, pâtes blancs; les produits laitiers, les aliments transformés, les graisses saturées et trans, l’alcool, le café… Privilégiez les aliments souffrés comme l’artichaut, le poireaux, oignonset les choux, qui soutiennent la fonction hépatique.
Le foie, étant sensible à la chaleur, peut bénéficier de l’application quotidienne d’une bouillotte pour améliorer la circulation sanguine et favoriser sa régénération. Des plantes comme le desmodium, le chardon-marie et le romarin peuvent également renforcer son action détoxifiante.
Préparer une infusion avec 1 à 2 c. à thé d'achillée millefeuille dans une tasse d'eau bouillante, filtrer, laisser tiédir et appliquer une compresse imbibée de cette préparation sur le foie pendant toute la durée d’administration de votre chimiothérapie. Poser une bouillotte chaude par dessus. Ceci soutiendra votre foie, l’aidera à drainer les toxines et devrait limiter les effets secondaires ressentis ensuite.
Les reins : le filtre essentiel
Les reins jouent un rôle crucial dans l’élimination des déchets azotés et acides (comme l’urée et l’acide urique) qui sont des résidus toxiques de type cristaux. Pendant un traitement contre le cancer, les reins sont souvent sollicités pour évacuer les métabolites des médicaments et des traitements, d’où l’importance de les soutenir activement.
Soutenir les reins :
Une hydratation régulière est essentielle pour éviter une surcharge des reins. Boire une eau faiblement minéralisée permet d’alléger leur travail de filtration. Certaines plantes comme la piloselle, l’orthosiphon et l’ortie peuvent également être bénéfiques en complément, en favorisant le drainage rénal et en réduisant les inflammations.
En raison des traitements lourds et de l’élimination accrue de toxines, il est conseillé de surveiller la couleur des urines, en particulier celles du matin, pour évaluer la bonne fonction rénale. Lors de drainages, même hors traitement de chimiothérapie, il est essentielle de garder une hydratation suffisante.
Les poumons : l’importance de la respiration
Les poumons éliminent les déchets acides sous forme de gaz (acides volatiles) Pendant un traitement contre le cancer, une bonne respiration est essentielle pour assurer une oxygénation optimale du corps, favoriser l’élimination des toxines et permettre aux cellules de se régénérer et produire plus d’énergie. Une mauvaise respiration peut entraîner un encrassement des tissus par manque d’éliminations des déchets métaboliques et réduire la vitalité ; donc la capacité à se régénérer.
Soutenir les poumons :
Des exercices de respiration profonde réguliers, combinés à une activité physique modérée adaptée à l’état du patient, sont fortement recommandés. Les huiles essentielles comme l’eucalyptus et le pin sylvestre, en diffusion ou en inhalation, peuvent également aider à dégager les voies respiratoires et à soutenir la santé pulmonaire.
La peau : un organe multifonction pendant le traitement
La peau est un émonctoire majeur qui participe à l’élimination des toxines par la sueur (déchets acides) et le sébum (déchets mucosiques). Chez les patients sous traitement contre le cancer, la peau peut être particulièrement affectée par les médicaments, entraînant des éruptions cutanées, des démangeaisons, une sécheresse, une hypersensibilité ou des inflammations.
Soutenir la peau :
Il est crucial de maintenir la peau en bonne santé en favorisant l’élimination des toxines par cette voie de sortie. L’hydratation est primordiale, tout comme les bains et les massages qui stimulent la circulation sanguine et lymphatique. Des techniques comme les frictions, le sauna doux (en évitant les températures excessives et trop longues), et les bains dérivatifs peuvent aussi aider à drainer les toxines via la peau.
Les plantes comme la bardane, fumeterre et la pensée sauvage, en tisane ou en complément, peuvent également soutenir la fonction éliminatrice de la peau. Les bains d’avoine sont également un excellent moyen de soulage les inflammations de la peau, la séborrhée et les démangeaisons liées à l’élimination des toxines. Enfin, l’activité physique adaptée à l’état de santé du patient stimule cet émonctoire tout en apportant de nombreux autres bienfaits pour le corps.
Conclusion : prendre soin des émonctoires pour mieux vivre le traitement
Soutenir les émonctoires pendant un traitement contre le cancer permet non seulement de mieux gérer les effets secondaires, mais aussi d’optimiser la réponse du corps aux traitements. En favorisant l’élimination des toxines, vous aidez votre organisme à se régénérer, à réduire la fatigue, et à mieux se défendre contre la maladie.
Enfin, il est toujours conseillé de consulter un naturopathe pour adapter les techniques et les plantes à votre situation particulière, afin d’éviter toute interaction avec les traitements médicaux en cours.
Article rédigé en collaboration avec Maureen Bernard, fondatrice du site internet femmes-courage.ch qui soutient les femmes avec un diagnostique de cancer.
Mes sources:
- Livre grand manuel de phytothérapie, Dr. Eric Lorrain, éd. Dunod, 2019
- Livre Guide personnel des bilans de santé, Daniel Kieffer naturopathe, éd. Grancher, 1998
- Cours cAH, Ecole supérieur de Naturopathie en Médecine Traditionnelle Européenne 2016 – 2020
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